JAZZ - Mets ta nuit... dans la mienne 3ème édition – 04/09/10 avril 2019

Les jeudi 4, mardi 9 et mercredi 10 avril, le T4S vous donne rendez-vous pour trois soirées de Jazz
vif imaginées sur mesure par Philippe Méziat.
Chroniqueur spécialisé à Jazz Magazine depuis 1989 et au journal Sud Ouest entre 1989 et 2008,
Philippe Méziat est aussi collaborateur du site Citizen Jazz. Véritable dénicheur de talents à la
curiosité toujours en éveil, il s'aventure à la découverte des musiciens les plus vifs du jazz
d’aujourd’hui en se déplaçant dans le monde entier pour satisfaire son insatiable plaisir de l’écoute.
En 2017 il devient le complice du Théâtre des Quatre Saisons, scène conventionnée Musique(s),
pour proposer en avril un temps fort audacieux et exigeant : « Mets ta nuit... dans la mienne ».

Au programme de cette troisième édition, vous pourrez retrouver :

 

 


Jeudi 4 avril > 20h15
¿ Que Vola ?
FIDEL FOURNEYRON - ENSEMBLE CUBAIN

Tromboniste – du solo au grand ensemble – présent dans les grands orchestres les plus aventureux
comme les plus alignés sur le swing à l’état pur (Orchestre National de Jazz, Umlaut Big Band) –
fondateur du trio Un Poco Loco si bien nommé, Fidel Fourneyron a voulu aussi (atavisme ou
héritage culturel ?) se projeter vers Cuba, ses traditions musicales et ses musiciens. D’où le concert
que nous présentons aujourd’hui sous le titre ¿ Que Vola ? , inspiré entre autres de la rumba et de
tout ce que cette danse permet en matière d’improvisation. Il s’est adressé à six compagnons de
l’Hexagone et à trois instrumentistes cubains, leur posant l’inévitable question « Quoi de neuf, les
gars ? ». Parmi eux, ceux que nous avons déjà applaudis au T4S, comme Elie Duris (batterie),
Benjamin Dousteyssier (alto et baryton), et tous les autres que nous serons ravis de découvrir,
Aymeric Avice (trompette) membre du trio Jean Louis, ou encore Bruno Ruder qui reste le pianiste
du groupe Yes Is A Pleasant Country, avec Jeanne Added. Le « jazz latin » ne remonte pas à Dizzy
Gillespie ou à Chano Pozo, mais bien à Jelly Roll Morton lui-même, « inventeur du jazz », dont les
thèmes souvent très chaloupés sont plus proches du tango et des métriques d’Amérique Centrale
que du blues louisiannais. Que la fête commence, et se poursuive tard !

Mardi 9 avril > 20h15
Deux concerts pour une même soirée !
Peplum
FANTAZIO - THÉO CECCALDI

Une réunion des plus insolites et des plus agitées lorsque deux artistes iconoclastes aussi talentueux
que vertigineux d’improvisations, se retrouvent au centre d’une même création.
Le performeur-contrebassiste Fantazio, poète déjanté, dadaïste moderne et/ou compositeur génial,
mêle ses envolées lyriques et ses jeux d’archets aux virtuosités survoltées du jeune violoniste, Théo
Ceccaldi.
Un poème musical turbulent au sein duquel on retrouve une bande de musiciens sur mesure,
décapante et géniale d’improvisations : Antonin-Tri Hoang, Benjamin Flament, Roberto Negro,
Valentin Ceccaldi…
Glowing life
SYLVAINE HÉLARY

Représentante éminente de la nouvelle scène des instrumentistes et compositrices (avec, par
exemple, Céline Bonacina et Airelle Besson, au sein d’un fameux quintette dirigé par Didier
Levallet), Sylvaine Hélary met ses talents au service de multiples engagements musicaux, du côté
de la musique de chambre comme du jazz, sans oublier toutes les passerelles qui permettent
aujourd’hui de faire en sorte que la musique parle à toutes les générations. Y compris les rockeurs
de toutes époques, les amateurs de pop marginales, les assoiffés de musique contemporaine, et les
amoureux de musique tout court, comme il se doit et comme on les aime.
Glowing Life, c’est le versant le plus électrique de la flûtiste, avec la présence des instruments les
plus emblématiques de la chose, mais aussi une manière de les utiliser qui en rend la pratique (et
l’écoute) passionnante.


Mercredi 10 avril > 20h15
Deux concerts pour une même soirée !
THREE DAYS OF FOREST

Pas de « Mets Ta Nuit… » sans la présence d’un groupe (au moins) tiré du « Tricollectif », cette
association de malfaiteurs qui fait tant de bien à la scène « jazz etc. » française, et même
européenne si l’on veut bien aller y voir de près. On se souvient donc des frères Ceccaldi, parrains
en titre du gang, mais aussi de quelques autres dont précisément le batteur Florian Satche, et la
chanteuse rock Angela Flahault, qui sait si bien y faire avec Lucienne Boyer, grande inspiratrice du
tricot quand ils se mettent tous à lui rendre hommage.
L’idée de ce trio est néanmoins à mettre au crédit de Séverine Morfin, qui a eu l’idée d’aller lire des
textes, poèmes, et divers écrits des femmes noires en lutte dans les années 70 aux USA (Rita Dove,
Gwendolyn Brooks). Et de mettre ces textes en chantier, en musiques, en résonances diverses. Dans
l’esprit même qui aurait pu être celui de ces écrivaines, allant chercher des mélodies dans le passé
américain, toutes couleurs confondues. Et c’est ainsi qu’on se balade d’Irlande en Minnesota, de
rock en gospel, et de blues triste en blues gai. Serein même, s’il se peut. Et puis avouez que
l’association d’un violon alto, d’une voix et d’un batteur n’est pas courante. Alors courez-y !
nOx.3 & LINDA OLÀH
Ces Fox sont des malins. Voire des renards, si l’on en croit la langue de Shakespeare. À la tête d’un
trio déjà bien audacieux, ils ont eu l’idée de solliciter la chanteuse suédoise Linda Oláh, qui résidait
en France depuis son passage au Conservatoire National de Musique (CNSM) de Paris. C’est
devenu depuis une tradition : les chanteuses suédoises passent au CNSM, puis elles restent en
France, et y travaillent. Souvenez-vous, par exemple, d’Isabel Sörling avec Vincent Tailleu et Paul
Lay.
Linda Oláh est donc venue apporter son abattage, sa science du mix, sa voix capable de tout chanter
avec force et séduction, à un trio dont les arêtes étaient déjà alignées sur la surprise et le sens de la
boucle. Cette dernière utilisée non pour fermer quelque chose, mais pour rebondir, voire pour
énergiser les petits décalages qui font les grandes histoires. Qui dit que la boucle doit se refermer
sur elle-même ?
Inget Nytt (Rien de Nouveau, en suédois) est le titre de leur CD, paradoxal et pas tant que ça si l’on
veut bien admettre que la fabrique du neuf repose de toutes façons sur l’ancien : retapé, retouché,
relooké, reprisé, détourné, retourné, et même restructuré. Chaque concert de nOx.3 est une aventure
unique, où la surprise attend le chaland, et où la chaloupe embarque le mousse et son capitaine.
Laissez-vous aller. Et sinon, on vous boucle.

Du 4 au 10 avril
Processus de l'empreinte
Installation sonore & visuelle de DIDIER LASSERRE & LOIC LACHAIZE

« L'objet de cette installation sonore et visuelle est très simple : donner à écouter et à regarder le
processus de travail d'écriture d'un solo de percussion intitulé Quotidien de l'empreinte. Chaque
idée, piste de travail et de jeu, éléments d'écoute et de ré-écoute ont été notés, précipités sur le
papier, raturés, recommencés, anotés, griffonés, collés, assemblés, composés, pour finalement
prendre corps comme de véritables objets visuels autonomes.
La recherche visuelle, en parallèle à la recherche sonore, a accompagné l'apparition d'une forme -
dans le choix, par exemple, du support : type et format du papier, choix de l'encre, des couleurs,
processus de composition entre les matériaux, etc. Comme si ces objets graphiques venaient tout à
la fois épaissir et éclairer le mystère.
L'ensemble de ces objets visuels (que l'on peut qualifier de dessins) seront disposés sur une grande
table, au centre d'une pièce où sera diffusée une organisation des sons entrant en correspondance
avec les dessins. Il ne s'agira pas ici de faire entendre la pièce terminée (elle fera l'objet d'une
édition sonore et graphique à part) mais de baigner dans les sons qui ont jalonnés tout ce travail
d'écriture, comme les pièces d'un puzzle non assemblées, mais qui, comme les dessins, pourront être
pris à leur tour comme des signes autonomes, et où le silence, pièce primordiale dudit puzzle, aura
une place importante et sera comme le ciment de l'installation.
Nous espérons que le travail ainsi effectué vous permettra d'entrer dans notre concentration. »
DIDIER LASSERRE